Mao Mao, le chien par Jean Gaspari
Les oreilles ouvertes sur la rue, tu reconnais l'odeur des raviolis frais et le parfum des jeunes clientes, mais tu es insensible à la beauté de leurs mollets blancs, comme à la lumière qui traverse le feuillage des platanes. Tu ne distingues pas l'enseigne tourbillonnante de ton magasin, tu ne sais pas l'histoire de ta rue, mais tu connais ton espace comme un aveugle. Aimé comme un enfant, tu te loves sur le fauteuil déserté d’une cliente, écoutant la radio et le bruit des machines à faire chauffer les cheveux, ce même bruit que ton maître applique parfois sur toi, le soir, lorsque tes poils noirs sont mouillés par la pluie et que les clientes sont parties.
Jean Gaspari

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